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Napoléon, bien que grand général ayant remporté de nombreuses batailles, aurait été très mauvais en orthographe ! Napoléon remplissait ses lettres d'amour de dizaines de fautes d'orthographe. Il lui arrivait même d'écrire "bulltin" pour "bulletin", "comerse" pour "commerce", "senté" pour "santé".

 

Un des proches de Napoléon Emmanuel de Las Cases écrivait d'ailleurs : "Il en était de même pour l’orthographe ; la plupart du temps il n’en écrivait pas un mot, et si nos copies lui eussent été portées avec de pareilles fautes, il s’en fût plaint" (extrait de : Le mémorial de Sainte-Hélène, 1823).

Pour en savoir plus :

https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/une-ecriture-si-singuliere-le-cas-napoleon/

Louis XIX, le fameux monarque ne maîtrisait pas parfaitement l'orthographe. Voltaire, dans ses échanges épistolaires, affirmait que le roi ne connaissait pas "l'orthographe de sa langue". Quoiqu'il en soit, Louis XIV avait la chance d'avoir un secrétaire en la personne de Toussaint Rose, ainsi cela lui permettait de cacher ses fautes ! Comme le disait Chateaubriand : "Comme le maréchal de Saxe allemand, Bonaparte italien ne mettait pas un mot d’orthographe ; Henri IV, Louis XIV et le maréchal de Richelieu, moins excusables, n’étaient guère plus corrects" (Mémoires d’outre-tombe, 1848).

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Marie-Antoinette aurait été peu habile en orthographe. Marie-Thérèse se plaignait d'ailleurs beaucoup dans des lettres qu'elle recevait d'elle : " Je dois vous relever que le caractère de vos lettres est tous les jours plus mauvais et moins correct. Depuis dix mois, vous auriez dû vous perfectionner." Elle se faisait d'ailleurs aider en ce sens par l'abbé de Vermond, son précepteur. Mais à sa décharge, le français n'était pas sa langue maternelle.

Le Maréchal de Richelieu (à ne pas confondre avec le cardinal) était peu doué en orthographe. Il avait la fâcheuse tendance à multiplier les fautes dans ses écrits à tel point que les contemporains, les biographes ou les contrefacteurs du maréchal lui en ont fait un crime irrémissible. Malgré cela, il fut élu membre de l'Académie. Probablement plus comme protecteur que comme confrère, ainsi que pour honorer, en sa personne, la mémoire du cardinal de Richelieu son fondateur. 

Le manuscrit de son discours de réception était truffé de fautes : "Il orthographiait en gentilhomme, bien qu'il fut académicien, cet illustre maréchal de Richelieu, dont on conserve le discours de réception écrit de sa propre main, et plus criblé de fautes que ne le fut jamais la dictée d'un écolier de huitième" écrivait Victor Fournel.

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Henri IV outre le fait davoir été l'un des grands rois de la période dite "Renaissance" était également célèbre pour avoir son "propre" système orthographique, parfois jugé fantaisiste. Il mettait notamment des "y" à la place des "i" ("yntymyder", "ynfynymant"), il doublait les consonnes sans raison ("cella", "perssonne", "vollonté") ou encore substituait à la diphtongue "ai" un "e" ("seson", "meson", "parfet").

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Stendhal, dans ses écrits, avait déjà pointé du doigt la difficile maîtrise de l'orthographe d'André Masséna, célèbre maréchal de Napoléon. "S'il acquit ainsi rapidement un vernis de culture (son oncle lui fit lire plusieurs ouvrages), l'orthographe resta toujours sa bête noire, ce en quoi il ne différa pas de Napoléon et de la plupart de ses camarades" écrit Frédéric Hulot dans son ouvrage biographique Le maréchal Masséna (2005).

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Même si les manuels d'orthographe à l'usage des dames commencent à apparaître dès le XVIIe siècle, les connaissances de cet ordre seront encore assez peu répandues. N'en témoigne l'orthographe quelque peu pittoresque de Charlotte Corday dont on disait que malgré qu'elle soit une parente du grand Corneille, elle ne "mettait pas l'orthographe". Si elle écrivait avec une langue châtiéeet pleine d'énergie, en effet l'orthographe lui importait peu.

Outre ces exemples de grandes figures historiques et littéraires en mal avec l'orthographe, nous pouvons encore citer le cas de Mme de Warens, proche de J. J. Rousseau, qui bien qu'instruite écrivait avec beaucoup de fautes d'orthographe, rendant la lecture de ses lettres un véritable labeur.  (Voir ci-dessous une reproduction de l'une des lettres de Mme de Warens pour permettre au lecteur (lectrice) de se rendre compte par lui-même (elle-même) :

 

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Mme Geoffrin, Mme Denis ou Mme de Lespinasse, toutes trois salonnières (elles tenaient des Salons littéraires) furent également critiquées pour leur orthographe. On pourra notamment lire cette critique sur les lettres de Mme Denis dans Revue contemporaine (1856) : "La liste de ces lettres de femmes se termine par une lettre de madame Denis à d'Argental. L'orthographe en est telle qu'elle donnerait de la coquetterie à une cuisinière. Elle a d'ailleurs peu d'importance, mais les autographes de madame Denis sont rares, et elle n'est pas moins célèbre à cause de son oncle, qu'il est possible qu'elle le devienne à cause de son orthographe". Alors que Stendhal mentionne l'orthographe aléatoire de Mme de Lespinasse, les éditeurs des lettres de Mme Geoffrin se plaignaient de devoir corriger ses lettres avant publication, dont l'orthographe était constamment vicieuse.

Mais Mme Geoffrin ne s'en cachait pas et semblait ne s'en soucier guère, n'ayant aucune prétention au savoir. En effet un jour qu'un gentilhomme italien lui demanda son avis sur un livre écrit dans sa langue, elle lui déclarat : "Monsieur, je ne suis point savante, mon suffrage n'est rien, je ne suis point célèbre, et je ne sais point l'italien. Monsieur, je ne sais pas même l'orthographe".

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